NCAA: Louisville, 27 ans après

Au terme d’une très belle finale, Louisville a dominé Michigan pour remporter son 3^e titre universitaire. Menés de 12 points, les Cardinals ont su renverser la tendance et ainsi s’octroyer le titre suprême 27 ans après le dernier. Retour sur ce Final Four de très bonne facture.

Demi-finale:

Louisville – Wichita State : 72-68

Les Shockers ont été tout proche de sortir Louisville

Les Cardinals se sont fait peur lors de cette demi-finale. Eux qui avaient, jusque là, survolé les débats, se sont retrouvés longtemps piégés par cette incroyable équipe de Wichita State. Mené une bonne partie du match, Louisville a compté jusqu’à 12pts de retard en seconde période (35-47) avant de donner le coup d’accélérateur fatal aux Shockers. Les Cardinals ont fait la différence grâce aux points venus du banc (34 des 72pts, pratiquement 50%) et notamment grâce à Luke Hancock (20pts) et Tim Henderson (6pts, 2/3 à 3pts), décisif dans la remontée fantastique de UL (série de 21-8 pour inverser la tendance). Car on savait que le plus dur était de passer devant. Une fois devant, Louisville ne pouvait plus perdre. Et c’est ce qui s’est passé.

Louisville se qualifie donc pour la finale après avoir échoué à ce stade de la compétition il y a un an face au grand rival Kentucky, couronné dans la foulée. Cette motivation-là, plus la présence de Kevin Ware à côté du banc, ont donné le surplus d’énergie nécessaire aux Cardinals pour sortir cette vaillante équipe de Wichita State. Les Shockers ne sont pas passés loin d’un des plus grand upset de l’histoire du Final Four, eux qui avaient déjà éliminé le #1 Gonzaga et le #2 Ohio State dans la région West. 12pts d’avance à 13mns de la fin semblait être une bonne marge mais cette équipe de Louisville trouve toujours les moyens de s’en sortir comme ce fut le cas également en finale du tournoi de conférence lorsqu’ils étaient menés de 16pts face à Syracuse.

Louisville a également pu compter sur un gros match de Russ Smith auteur de 21pts et de Chane Behanan auteur lui de 10pts et 9rbs. Les Shockers se sont reposés principalement sur l’énorme match de Cleanthony Early auteur de 24pts (deuxième meilleur total de sa saison) et 10rbs à 8/14. Derrière, on retrouve le senior Carl Hall avec 13pts (4/5) et 5rbs ainsi que Ron Baker (11pts-8rbs).

Syracuse – Michigan : 56-61

L’action du match: passage en force ou pas ?

Et Louisville jouera donc sa 3^e finale universitaire au Georgia Dome d’Atlanta face à Michigan. Les Wolverines n’avaient plus atteint ce stade de la compétition depuis les saisons 1992-1993 et le Fab Five de Chris Webber. Michigan est venu à bout de Syracuse dans un match où les défenses et la maladresse ont dominé les débats. Les deux équipes ont shooté à un niveau de réussite très bas pour un Final Four : 41% dont un magnifique 3/14 à 3pts pour Syracuse, 39% et seulement 11/20 aux LF pour Michigan.

Les deux stars des Wolverines se sont montrées particulièrement maladroites : Trey Burke et ses 7pts à 1/8 ou Tim Hardaway Jr et ses 13pts à 4/16. Seul Mitch McGary surnage et confirme son nouveau statut : 10pts-12rbs-6pds pour le freshman. Les Wolverines ont pourtant compté jusqu’à 11pts d’avance en début de seconde période mais les Orange sont des habitués des remontés fantastique. Mené 58-56 dans les derniers instants du match, les Orange vont avoir l’occasion d’égaliser avant que Brandon Triche n’écope d’une faute offensive discutable (sa 5^e) et que Syracuse envoie Jon Horford aux LF. Avec un seul réussi sur les deux, Syracuse a la possession pour revenir à égalité et arracher une prolongation. Mais curieusement, les Orange ne vont pas tenter le shoot à 3pts mais la pénétration de Trevor Cooney qui n’est même pas réussi ! Michigan retourne aux LF et conclut le match. Les Orange encaissent cette fois-ci 61pts alors qu’ils n’en avaient concédés que 39 face à Marquette ! CJ Fair est l’Orange le plus présent avec 22pts et 6rbs alors que Brandon Triche s’en sort avec 11pts et 8pds. Michael Carter-Williams passe à côté : 2pts à 1/6, 5rbs et 2pds. Jim Boeheim, quant à lui, ne jouera pas une nouvelle finale NCAA, 10 ans après le titre obtenu face à Kansas.

Finale : Louisville – Michigan 82-76

Luke Hancock: MOP

Comme l’indique le score, on a eu droit à un match ouvert, offensif et où les deux équipes se sont rendues coup pour coup devant 75 000 spectateurs au Georgia Dome d’Atlanta (nouveau record pour une finale ncaa). Juste après avoir été élu au Hall of Fame, Rick Pitino continue sa semaine magique en devenant le premier coach de l’histoire à gagner le titre avec deux universités différentes (Kentucky en 1996).

Pourtant, les choses étaient plutôt mal embarquées pour Louisville. Le début de match était à l’avantage de Michigan et de Trey Burke qui a marqué les 7 premiers points des Wolverines. Le sophomore qui a réalisé le grand chelem au niveau des récompenses individuelles : AP Player of the Year, Wooden Award, Naismith Award, faisait déjà aussi bien que lors de la demi-finale contre Syracuse. Lorsque Burke est sanctionnée d’une deuxième faute personnelle, c’est Spike Albrecht qui prend le relai. Le freshman (2.2ppg cette saison) joue le rôle de facteur X à merveille plantant à 3pts pour réaliser le match de sa vie le jour J (17pts tous en première mi-temps, 4/5 à 3pts). Michigan s’envole et prend 12pts d’avance : 33-21 dans cette première mi-temps qui se révèle être une des meilleure mi-temps de tout le tournoi. Pour répondre à Albrecht, Pitino lance également un de ces remplaçants : Luke Hancock. Le junior avait déjà réalisé une grande performance en demi-finale avec 20pts, il remet le couvert et plante 4 paniers lointains en deux minutes pour permettre à Louisville de revenir dans le match. Cependant, c’est Michigan qui vire en tête à la fin de la première période : 38-37.

Kevin Ware, un des symboles de Louisville

Les débats restent très équilibrés en seconde période et il faut attendre les 5 dernières minutes pour voir Louisville faire l’écart, prenant 10pts d’avance sur un panier à 3pts de l’inarrêtable Luke Hancock (76-66). Michigan va pourtant revenir à -4 (78-74) dans les deux dernières minutes du match mais Hancock, encore lui, scelle le match en convertissant les deux LF qui suivent. 27 ans après, Louisville remporte le titre. Un titre qui reste d’ailleurs dans l’Etat du Kentucky, les Cardinals succédant aux Wildcats de Kentucky. Luke Hancock (21pts de moyenne) est élu MOP du Final Four, une première pour un remplaçant. Il est bien aidé dans ce match par Chane Behanan (15pts-12rbs), Peyton Siva (18pts-6rbs-5pds-4stl) et Gorgui Dieng (8pts-8rbs-6pds-3blk). Côté Michigan, Trey Burke confirme son statut de meilleur joueur de la saison avec 24pts, 4rbs et 3pds. Tim Hardaway Jr marque 12pts (5/13), prend 4rbs et délivre 5 passes et Glenn Robinson III y va aussi de ses 12pts. Mitch McGary est assez décevant dans cette finale (6pts-6rbs) alors que Nick Stauskas a été invisible (3pts). On n’oublie pas non plus les 17pts de Albrecht en première mi-temps.

Louisville, n°1 du tournoi est sacré champion. C’est au final la seule logique d’un tournoi encore une fois imprévisible et complètement fou.

En attendant la saison prochaine, la prochaine grande étape concerne les underclassmen (étudiants n’ayant pas fini leur cursus) : se présenter à la draft ou rester à la fac. Etape souvent très frustrante pour tout fan de NCAA qui se respecte mais qui permet de connaître exactement les effectifs pour la saison prochaine et voir ainsi les forces en présence. A Louisville Peyton Siva est senior et en a donc terminé. Russ Smith a confirmé son intention de se présenter à la draft. On ignore encore les intentions de Dieng, Blackshear et Behanan. Si ces 3 là restent ainsi qu’Hancock, Louisville sera encore solide l’an prochain. Pour Michigan, cela s’annonce plus compliquer. Burke devrait partir tout comme Hardaway. Robinson III et McGary sont susceptibles de partir également, ce qui signifierait une reconstruction totale pour les Wolverines. Tout cela sera à suivre dans les prochains jours.